CENTRE MONDIAL DE L’INSTITUT DE LA VIE SUR LA DESTINÉE HUMAINE

Le Centre mondial de l’Institut de la Vie sur la Destinée Humaine est un projet des années 1990, conçu comme un organe d’intégration de l’espèce tout entière, ou le laboratoire d’une sagesse qui se cherche : alliance toujours plus étroite entre la science et la philosophie.

 

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

Les découvertes incessantes de la science élargissent à la dimension de l’univers notre vision du monde. Par leurs applications, elles bouleversent la condition humaine, ouvrent des perspectives bénéfiques ou font naître d’immenses problèmes.

Une réflexion planétaire permanente sur la destinée humaine qui intègrerait les problèmes toujours renouvelés communs à l’ensemble de l’humanité répond à un besoin et à une attente.

L’Institut de la Vie a lancé le projet du « Centre Mondial sur la Destiné Humaine » pour donner une voix à la vie qui veut vire, mobiliser les forces de l’esprit, les ressources de la conscience. Il en a mûrement élaboré la philosophie, les structures, les modes de fonctionnement et le programme. Dans ce haut lieu seraient identifiés, débattus les dilemmes majeurs à la lumière des plus sensibles et des plus belles intelligences de la Terre, ouvertes à tous les horizons. Nous voulons démontrer que la confrontation multidisciplinaire de grands esprits lucides et généreux peut éclairer les humains sur leur place dans l’univers, sur le sens de leur propre existence, leur responsabilité envers la vie dans sa richesse et sa diversité, sur leur responsabilité envers eux-mêmes et leurs descendants. Cette confrontation peut les aider à écrire en adultes leur propre histoire.

 

 

DE NOUVEAUX DEFIS POUR L’HUMANITE

L’humanité sait que son expansion connaîtra ses limites – à moins que le rêve grandiose d’essaimer sur la surface des mers et dans l’espace ne devienne réalité. Elle sait que le jardin de la Terre – peut-être unique dans l’immense univers – est périssable si elle n’y prend garde.

Elle acquiert le pouvoir d’agir sur la vie, d’en modifier les formes et de changer l’homme.

Les avancées de la science offrent les fabuleuses perspectives du jamais vu. Elles peuvent entraîner les humains dans l’engloutissement ou les porter jusqu’aux rivages d’un nouvel Eden. La science donne à l’homme un pouvoir sans mesure. Au bout de sa logique, ce pouvoir nous contraint à poser le problème des fins. Il nous contraint aussi à rejeter, sous peine de périr, les philosophies du soupçon ou du désespoir.

 

 

CENTRE MONDIAL

[…] Dans une lettre aux Chefs d’Etats et de gouvernement de la planète du 30 mars 1987, l’Institut de la Vie a –sous ma signature – esquissé le programme du Centre Mondial. Organe d’intégration au niveau de l’espèce humaine tout entière il ne négligerait rien des richesses du passé, scruterait les potentialités du futur et les confronterait aux exigences et aux aspirations permanentes de l’homme dans toutes ses dimensions. Il analyserait avec la rigueur de la science la situation de la vie sur la Terre, s’interrogerait sur la maîtrise du changement, la gestion du complexe et de l’imprévisible et sur une stratégie de la vie. Il engagerait une réflexion sur la condition humaine, les raisons de vivre et le sens de la vie.

Ce texte tel qu’il est peut paraître trop bref. Il nous semble encore trop long. Voici un souvenir historique : François Ier revenait des guerres d’Italie. Conquis par la Renaissance il demanda à un humaniste célèbre de son temps, Guillaume Budé comment frayer une voie à la liberté et à l’épanouissement de l’esprit. Conseillé par Erasme, Guillaume Budé répondit d’un seul mot : la connaissance.

Telle fut l’origine du Collège royal devenu après la Révolution le Collège de France. Un seul mot avait suffi.

 

Ambitieux, nécessaire, possible

Le projet du Centre sur la destinée humaine est ambitieux, nécessaire, possible.

Ambitieux : mais la suprême audace est le suprême réalisme.

Nécessaire : la vie offre l’exemple de l’intégration à des niveaux d’organisation différents. Il n’existe pas d’organe d’intégration pour l’espèce humaine tout entière. Tôt ou tard cet organe naîtra. Allons plus vite que l’histoire pour mieux le façonner.

Possible : l’Institut de la Vie en est l’instrument naturel que désignent son histoire, sa philosophie, son œuvre. Edifié en plus d’un tiers de siècle, il peut soutenir les plus grands desseins. Il a choisi la vie, thème unificateur, dynamisant, ouvert sur l’avenir – la vie, enjeu politiquement neuf.

Au stade actuel du développement de cette institution, le moment semble venu de la couronner par un « Centre Mondial de l’Institut de la Vie sur la Destinée Humaine » qui donnerait à l’organisme sa véritable et suprême justification et l’aiderait à éclairer sa voie. Là pourraient être abordées les questions qui ne trouvent pas toujours place dans les conférences scientifiques.

 

Un mécanisme pour le Centre

Nous proposons de retenir pour règles statutaires du Centre l’indépendance, la flexibilité, le vaste champ de vision, le choix des meilleurs.

Les problèmes seraient traités dans des congrès internationaux, des symposia ou séminaires. Sur les sujets controversés, des confrontations seraient organisées entre les points de vue opposés dans un climat de liberté sereine. Tout serait objectivement et universellement diffusé par les moyens modernes de communication. L’institution s’interdira d’être normative, même si par la publicité des débats elle permet une prise de conscience. Elle tentera modestement d’être un laboratoire d’une sagesse qui se cherche.

Comment assurer la permanence dans le mouvement ?

La permanence : un Comité de Sages se recruterait lui-même par cooptation selon les critères de la compétence, de la rigueur, de la lucidité, de la générosité, du sens des valeurs fondamentales ; il veillerait à la rectitude de la démarche du Centre.

Le mouvement : ce Comité choisirait les thèmes, certains éternels car il correspondent à des constante de l’humanité, d’autre actuels concerneraient les défis nouveaux de l’histoire.

En s’intégrant dans l’Institut de la Vie, œuvre mondiale d’initiative française, il bénéficierait de sa réputation, de son réseau universel d’hommes et femmes de pensée, de sa crédibilité dans la communauté scientifique, de la confiance diplomatique mondiale acquise au cours de plusieurs décennies et de son rayonnement spirituel. […]

 

Les nouveaux développements

[…] Un projet de programme comprend les quatre thèmes suivants :

  • La vie :

La vie et la marche du temps

La politique de la vie

Vie et mort

 

  • L’homme et son environnement :

L’homme et le cosmos

L’homme et la nature

L’habitat humain

L’aventure humaine

 

  • Science et condition humaine :

L’explosion de l’informatique

L’homme affronté à lui-même

Pouvoir sur la vie

La nature humaine

Connaissance et connaissance de soi

Les menaces sur son identité

 

  • Ascensions spirituelles et accomplissement :

La liberté et les fondements de la morale

L’unité dans la diversité : quelles sont les valeurs communes à l’humanité dans un monde pluraliste

La vie, valeur de base et bien premier

La vocation spirituelle de l’homme.

 

Maurice Marois, Documents pour l’Histoire, tome I, pp 806-810.